Pour cette quatrième journée d’interventions poétiques (29 juillet), j’ai travaillé avec Clara Painchaud et Annie France Leclerc. Pour introduire le projet à Annie France, nous avons fait le tour de la salle et nous avons parlé des matériaux et objets disponibles. Nous avons également visionné les séquences vidéos que Clara et moi avions réalisées les journées précédentes. Étant donné qu’Annie France est photographe, elle avait apporté sa caméra Canon qui s’est ajoutée à nos équipements de captation. De mon côté, j’ai apporté un vieux iPad qui contient une application pour faire des stopmotions.
Première intervention poétique avec Annie France Leclerc et Clara Painchaud
Nous avons laissé Annie France proposer une première intervention. Elle était intriguée par les sacs de couleurs. Elle nous proposa de filmer une séquence avec une intervention de Clara cachée dans les sacs. La lumière était magnifique et nous avons fait un cadrage près de la fenêtre. Cette vidéo est hypnotique et l’évolution de l’action est parfaite.
Au début, on ne distingue pas de corps. Les sacs sont là, immobiles. Soudainement, une femme s’avance, se cache. Les sacs bougent et laissent entrevoir la présence. Une jambe tatouée se dévoile, puis une autre. Des rubans verts s’envolent au-devant de la scène. Tranquillement, le corps bouge, se couche puis une tête apparait. Les yeux regardent le mouvement des rubans. Le corps se recouvre et disparait.
Image extraite d’une captation vidéo, cadrage Annie France Leclerc
Image extraite d’une captation vidéo, cadrage Annie France Leclerc
Image extraite d’une captation vidéo, cadrage Annie France Leclerc
Par la suite, nous avons décidé d’explorer des interventions avec un échafaudage qui traînait à Circa. L’objet jaune est charismatique. Il ouvre de nouvelles pistes d’exploration et de nouveaux points de vue. Intuitivement, Clara et Annie France ont commencer à jouer avec un textile translucide blanc. Elles sont montées dans l’échafaudage en prenant différentes postures et en s’emballant dans les textiles.
Les statues.
D’abord, il faut trouver la position. Deux femmes se mettent face à face. La première porte un textile enroulé autour de son corps. La deuxième maintient l’une des extrémités de l’étoffe comme si elle voulait se recouvrir. La première femme décide de prendre soin de l’autre, de couvrir son corps avec patience et minutie. Elle va ensuite chercher un autre textile pour se cacher à nouveau.
La deuxième femme semble figée. Une femme statue blanche. Ses mouvements sont difficiles. Lentement, la première femme retire doucement l’étoffe et la libère. Elle l’invite ensuite à venir dans son abri de fortune, une cabane d’enfant sage.
Images extraites d’une captation vidéo avec une caméra Gopro.
Vue de l’échafaudage.
À la fin de l’intervention, nous avons passé un bon moment à photographier la scène. Ensuite, l’exploration avec l’échafaudage s’est poursuivit. L’idée était de construire une installation. Nous avons expérimenté avec plusieurs matériaux et objets : bâche de couleurs, objets performatifs, etc. Au départ, nous avons construits une scène plutôt minimaliste. L’échafaudage était semblable à un lit avec des draps au vent.
Le lit.
Détail.
Ensuite, nous avons ajouté de plus en plus d’objets et de matériaux. La manipulation était chaotique et peu organisée. Nous n’avions pas de cadrage efficace ce qui nous a menés à documenter de manière moins systématique. Cette séance d’exploration s’est poursuivie sous l’échafaudage qui était devenu une cabane où se réfugier et jouer. Les jeux avec la matière menaient de plus en plus à des performances improvisées.
La cabane
Manipulation d’objets autour de la cabane.
Jouer dans la cabane avec Clara.
Détail au sol.
D’un commun accord, nous avons retiré l’échafaudage et dégagé l’espace. Dans ce mouvement de matière, Annie France se coucha au sol et se recouvrit de la couverture multicolore. Elle commença à gesticuler en dessous. Sans que je comprenne exactement comment, nous avons commencé à filmer la séquence de l’oiseau. Annie France animait l’objet avec beaucoup d’énergie. Les mouvements me rappellent certaines danses exécutées lors des Pow wow. La scène était très festive!
Image extraite d’une captation vidéo avec une caméra Lumix.
Images extraites d’une captation vidéo avec une caméra Lumix
Grâce à nos discussions constantes et nos rires, nous sommes arrivées à développer très rapidement un mode de collaboration très intuitif et ludique. La dynamique à trois avait quelque chose de magique et de très naturelle à la fois. Les intentions d’interventions, la présence des corps et les actions révèlent une candeur, une douceur et une curiosité qui mènent toujours à la découverte.
Cadrage d’un vidéo tourné en simultané avec la caméra Lumix.
Pour finir la journée, nous avons décidé de faire une installation en stopmotion. De manière très intuitive, Clara et Annie France ont disposé des éléments dans l’espace. Bien que la séquence en stopmotion ne soit pas parfaite, la scène filmée sur la Gopro a révélé la dynamique de cocréation qui s’était installée au fil des explorations.
Images extraites d’une captation vidéo avec une caméra Gopro.
Installation à la fin de la séquence.